"Arpète", sous-officier et aujourd’hui officier supérieur issu du rang, le Commandant Jean-Claude, 59 ans, peut se targuer d’une expérience hors du commun au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. Fort d’une carrière de 20 ans dans le corps des sous-officiers et 20 autres en tant qu’officier, il incarne un modèle pour les jeunes Aviateurs de la base école de Rochefort.

A peine âgé de 15 ans, il entre dans l’armée de l’Air le 19 avril 1977 en tant qu’apprenti mécanicien à l’Ecole d’enseignement technique de l’armée de l’Air (EETAA) de Saintes (Arpète), puis signe son contrat d’engagement le 15 janvier 1978. Titulaire d’un brevet des collèges, jeune et déjà passionné d’aéronautique, il ne mesure pas encore la portée de son engagement qui le conduira vers une carrière remarquable. En effet, 43 ans après, le 14 janvier 2021, il « pose la casquette » lors d’une traditionnelle cérémonie des couleurs, sur la place d’armes de la base école de Rochefort, au sein de laquelle il a œuvré durant 14 ans. Cette cérémonie toute particulière a également été ponctuée par le passage d’un Rafale de la 4ème Escadre de chasse de la BA 113 de Saint-Dizier, fleuron des forces aériennes stratégiques et clin d’œil à la première base aérienne sur laquelle le Commandant Jean-Claude a débuté sa carrière de mécanicien aéronautique, démontrant combien l’armée de l’Air et de l’Espace est attachée à mettre à l’honneur ses personnels les plus méritants.

Un parcours d’exception
Issu de la spécialité mécanicien « systèmes électroniques bord », aujourd’hui appelée « mécanicien avionique », il entame sa carrière sur Jaguar sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier, sur laquelle il restera 9 ans et participera à plusieurs missions en opérations extérieures et exercices. Il sert ensuite sur la base aérienne 120 de Cazaux pendant 7 ans et œuvre sur Mirage IV P, Mystère 20 et Alphajet, en tant que chef d’équipe, avant de rejoindre la base aérienne 705 de Tours, sur laquelle il prend la responsabilité d’adjoint puis de chef d’atelier.

Un souvenir marquant de mécanicien ne peut être que lié à un dépannage. Il raconte ainsi qu’un jour, en 1994, alors qu’il était en opération extérieure au Tchad, il dépanne un Mirage IV P, permettant à cet avion de pouvoir redécoller et poursuivre sa mission. Fierté et émotion se lisent en transparence sur son visage, à la remontée de ce souvenir. Parce que le travail acharné et le mérite sont aussi synonymes de distinction et de progression, le Commandant Jean-Claude bénéficie de l’escalier social que permet l’armée de l’Air et de l’Espace. En 2001, sa carrière prend donc un nouveau virage avec l’accession à l’épaulette d’officier. Il est alors affecté à l’AIA de Clermont-Ferrand, en tant que chef de la cellule logistique sur Alphajet, puis sur Tucano alors tout juste mis en service dans l’armée de l’Air.

Fort d’une expérience complète sur différents types d’appareils et reconnu pour son expertise dans le domaine de la maintenance aéronautique, il rejoint la base école de Rochefort en 2006, où il occupe successivement des postes liés au domaine de la formation. L’école a ainsi bénéficié de sa grande culture aéronautique et de l’étendue de son expérience opérationnelle, en donnant aux élèves le meilleur de ce qui peut être enseigné dans ce domaine technique. Pour cet officier consciencieux, cela représente une grande fierté. Il s’agit du deuxième souvenir marquant qu’il retiendra, avec l’espoir de susciter auprès des jeunes Aviateurs le même intérêt qu’aura représenté pour lui l’aéronautique militaire française.

Avec l’humilité et une once de réserve qui le caractérisent, il conclut ainsi : « Pour le petit Arpète que je suis, cette journée est une magnifique reconnaissance » … La suite, il l’imagine avec sa famille et en voyage, mais avec un sens du service toujours immuable, puisqu’il confie vouloir œuvrer au profit du domaine associatif.